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QUATRE SAISONS : QUEL AVENIR POUR NOS MONTAGNES ?

QUATRE SAISONS : QUEL AVENIR POUR NOS MONTAGNES ?

Par Talk Up | le 01/08/2024, à 15h00 | téléchargez notre article en pdf



Panorama de la Vallée ​©Martelet Christian // Office de tourisme de Samoëns (espace presse)

Introduits entre 1960 et 1970 dans le cadre du Plan Neige, les 150 000 lits sont aujourd’hui la clé d’un secteur économique français important. Ce plan, initié sous le gouvernement de Giscard d’Estaing, regroupe plusieurs séries de politiques publiques d’aménagement des montagnes dans le but d’y encourager le tourisme hivernal de masse. La conséquence principale a été de rendre les montagnes françaises dépendantes du ski et des activités hivernales. 

Depuis quelques années, le gouvernement a introduit un nouveau plan, « Avenir Montagne ». Le but affiché est clair : élargir le champ des activités proposées sur place et doper la fréquentation estivale, en appliquant la stratégie du « quatre saisons ». Nous avons rencontré Gérald Malignon,  46 ans. Il est depuis onze ans, directeur d’une des plus importantes structures de résidence vacances à Samoëns : Arts & Vie.

Selon vous, qu’est-ce que le modèle « quatre saisons » ?

GERALD MALIGNON. Quatre saisons, ça veut dire qu’on vient à un endroit non pas pour faire un truc en particulier mais plutôt pour vivre l’endroit, […] découvrir les us et coutumes de l’endroit, les gens qui habitent cet endroit-là, l’environnement […] et les potentiels du territoire. De toute façon, c’est l’humain, le culturel et le naturel […] donc Arts & Vie a toujours été dans la découverte de ces trois éléments. […] Quand on fait une sortie à la ferme et qu’on fait acheter le fromage [...] [aux touristes], tu rencontres des gens qui sont locaux, qui travaillent sur place […], qui ont une culture du pays. A contrario, qu’est-ce qu’un tourisme, qui n’est pas […] de « quatre saisons » ? C’est un tourisme qui se concentre sur une activité de consommation, […] le ski pour moi c’est une activité de consommation. Donc tu viens, […] tu te [poses] sur le télésiège tu montes en haut de ta montagne, tu redescends et tu recommences. Tu peux faire ça toute la semaine sans avoir rencontré […] une seule personne native du pays à part le mec qui t’a tendu la perche à la télécabine et encore tu n’es même pas obligé de lui dire « bonjour ». [...] Voilà, donc je pense, que pour moi le « quatre saisons », c’est ce que fait Arts & Vie.


Climatiquement parlant, qu’avez-vous observé sur les dernières années ?

GERALD MALIGNON. On est sur un territoire de montagne, avec des saisons qui sont très marquées normalement, au niveau climatique. Ce climat il évolue […] et donc on a des saisons qui sont un peu moins marquées qu’avant. Avant, on avait un vrai automne, un vrai hiver, un vrai printemps, un vrai été. De plus en plus, on a un petit chamboulement au niveau de ces quatre saisons, avec par exemple, des printemps qui peuvent être très chauds et qui peuvent être presque équivalents à des étés d’avant. Avec des étés qui peuvent être très secs, […] alors que les étés normaux, étaient plutôt […] autour de vingt degrés en Haute-Savoie, avec un petit peu de pluie, et des [températures] assez légères et [un temps] assez humide. Pour les hivers, on a la neige qui fluctue énormément, un coup on a beaucoup de neige, un coup on n’en a pas, etc, enfin c’est beaucoup moins stable qu’avant et il y a beaucoup moins de neige qu’avant. […] Quand on parle aux anciens, c’est clair qu’il y a eu un changement, parce que dans le village, il n’y a pas besoin de remonter très longtemps; […] on disait que dans Samoëns, on déplaçait la neige à coups de tracteur et qu’on ne savait plus où la mettre. […] Il y avait plus d’un mètre de neige dans le village, […] pendant tout l’hiver. Alors qu’aujourd’hui ça n’existe plus ça, […] on n’a pas tout l’hiver avec de la neige dans le village. […] Les derniers gros hivers à neige, de mémoire, à Samoëns c’était 2011/2012 […], il y a 10 ans. Ce qui est assez peu en termes climatique, parler d’une période de 10 ans, […] si ça se trouve les dix prochaines années seront très neigeuses partout. Mais, si on écoute nos scientifiques, on ne va pas dans ce sens-là. […] Donc ça rend le modèle tourisme compliqué, […] il faut pouvoir s’adapter un peu à toutes les situations.


La résidence Arts & Vie adhère-t-elle au modèle « quatre saisons » ?

GERALD MALIGNON. Au départ, Arts et Vie est venu à Samoëns, quand la résidence n’était pas encore construite, dans les années soixante-dix, pour faire des « séjours ski » […]. [Ses dirigeants]  louaient un hôtel et ils [organisaient] des séjours, de quelques jours ou d’une semaine avec [seulement] des stages de ski. Mais après, quand ils ont construit la résidence, c’était clairement pour faire été et hiver. […] Ils se sont dit : "de toute façon, [il] faut que l’investissement de la résidence, […] soit remboursé sur les deux saisons". […] On est ouvert plus de 8 mois dans l’année. On ouvre en décembre, on termine fin avril, donc on va considérer que de décembre à mars […], on est sur la saison hiver. Et de mars à fin avril, on est quasiment sur du printemps. […] On rouvre fin mai, […] donc finalement on fait le printemps un petit peu sur deux saisons. […] On ne va fermer que fin septembre, donc finalement, la seule saison qu’on n’a pas c’est l’automne si on parle vraiment de saisons au sens calendaire.


Que représente la saison estivale dans le chiffre d'affaires annuel ? Comment cela a-t-il évolué ?

GERALD MALIGNON. Il y a toujours eu beaucoup de monde, […] l’hiver à Samoëns, ça a toujours été la grosse saison de tourisme. L’été, ça dépend un peu de quelle période on parle, […] avant la crise du Covid, l’été c’était plutôt 15/20 Juillet jusqu’au 25 août, donc c’était un gros mois. […] Mais il est clair que si moi je me projette dans le futur, on a l’impression que l’été va prendre plus de place que l’hiver. […]Il y a les vrais amoureux de la montagne qui continueront à venir, mais ils représentent un pourcentage très faible par rapport à ceux qui viennent que pour le ski. […] On a un tiers des gens qui viennent parce qu’ils aiment la montagne et deux tiers qui viennent juste skier. […] Ces gens-là, […] je pense qu’ils ne viendront plus, en tout cas pas, sur ces périodes d’hiver. S’ils reviennent à la montagne ce sera pour faire des activités […] récréatives, parce qu’ils ne viennent pas que pour le territoire, ils viennent aussi pour se faire plaisir, pour s’amuser et pratiquer un sport. Entre le covid et maintenant, on a eu des […] gros étés, on était complet de début juin à mi-septembre. Là, c’est le premier été où on est de retour à la normale, […] on est complet que depuis [le 14 juillet], jusqu’au 25 août. […] Alors est-ce que c’est [seulement] cette année; […] c’est une année un peu spéciale : les élections, les JO, etc. Ou alors est-ce que c’est quelque chose qu’on va retrouver dans les années d’après, ça on n’est pas encore certain. Le tourisme, c’est ça aussi, toujours aller un peu vers l’inconnu.


Quelles infrastructures, activités ou animations avez-vous introduites dans le cadre du « quatre saisons » ?

GERALD MALIGNON. L’animation à Arts & Vie, n’a pas foncièrement changé depuis l’ouverture de la résidence. […] Arts & Vie a toujours voulu faire des vacances enrichissantes et culturelles. […] Proposer à ses adhérents qui venaient en vacances ici, le plus possible d’activités différentes pour combler à la fois, ceux qui venaient faire de la montagne [et] ceux qui venaient avec plutôt un intérêt culturel (visite de monuments, visite de musées, excursions, etc.). […] Ça c’est dans les bases, c’est dans les gènes d’Arts & Vie depuis le début et quelle que soit la résidence où tu vas, quels que soient les directeurs qui sont dans ces résidences, on retrouve toujours ce bloc d’animations.


Ces activités sont-elles présentes l’été et l’hiver ?

GERALD MALIGNON. Dans [...] la résidence, tu vas retrouver la même chose, […] tu as des petits quiz le soir, […] des animations pour les enfants, ça ne bouge pas trop été ou hiver. Après pour les activités extérieures, il y a la raquette l’hiver et la rando l’été, donc c’est quand même la même activité, sauf qu’on utilise un accessoire pour aller sur la neige. En commun ça va surtout être ça, de la marche et de la découverte, la découverte de l’environnement et du patrimoine.


Avec l'augmentation des coûts et les changements climatiques, comment voyez-vous l'évolution des activités de montagne dans les prochaines années ?

GERALD MALIGNON. Les gens qui viennent l’hiver c’est principalement pour faire du ski. […] En raquette j’ai plutôt les gens qui ne skient plus, parce qu’ils n’ont plus la capacité physique de le faire, ou des gens qui n’apprécient pas le ski. […] Mais ça représente toujours un pourcentage qui est vraiment inférieur aux gens qui pratiquent le ski [...]. Alors, il faut aussi mettre ça en parallèle avec le prix d’un séjour en montagne l’hiver, […] les appartements sont plus chers que quand tu viens l’été. […] Les gens qui viennent l’hiver, ils viennent parce qu’il y a cette possibilité de faire du ski, sinon ils ne mettraient peut-être pas ce prix-là dans leurs vacances d’hiver. Si je te donne un exemple, une semaine pendant les vacances scolaires de février, un petit appartement [de quatre lits], ça vaut 1000€ par semaine; si tu viens la semaine du 14 juillet, c’est 460€ pour le même appartement. […] C’est 500€ plus cher en hiver, […] donc les gens qui viennent pour faire du ski, ils font du ski. […] Mais il est rare, et moi je trouve ça dommage, que les gens ne viennent passer leurs vacances que pour faire de la raquette, ou [...] des activités douces […]. Il y a aussi le ski de fond, […] là ça fait plusieurs années que le ski de fond [réunit] […] beaucoup de pratiquants. Pourquoi ? Parce que les prix du ski alpin sont en train d’exploser. Il y a de moins en moins de neige, […] ça coûte de plus en plus cher et on est passé d’un forfait de ski qui coûtait, il y a encore cinq ans, […] une quarantaine d’euros à 57€ par jour l’hiver dernier. […] Petit à petit il y a des gens qui se disent « mais quand on était petit on a fait du ski de fond, c’était pas mal aussi » et le ski de fond, ça coûte 10 balles par jour. Donc forcément sur une semaine, ça te fait économiser pas mal d’argent. […] Donc le ski alpin continue à attirer beaucoup plus de monde que les autres activités, mais le prix est en train de faire changer un petit peu la clientèle. […] Donc il va y avoir de moins en moins de monde sur le ski, surtout qu’à un moment donné, le tarif du ski va augmenter et certaines personnes ne pourront plus suivre financièrement. […] Quand on est à plus de 60€ la journée, si on est quatre personnes, ça commence à faire très cher.


Le tarif du forfait de ski a augmenté d'environ 40% entre 2006 et 2024 alors que le salaire médian a augmenté de 30% sur la même période.


A quoi est liée la différence des prix des locations entre l’été et l’hiver ?

GERALD MALIGNON. Elle est liée à la demande. Il faudra à terme, pour la survie des structures, […] que l’on rééquilibre un peu les choses. […] Mais on ne peut pas augmenter les tarifs du simple au double comme ça… Il faut qu’on anticipe, sinon ça ne passe pas, donc petit à petit, il faudra un rééquilibrage. Il faudra peut-être qu’on arrête d’augmenter nos prix l’hiver et puis qu’on rééquilibre un peu nos prix d’été. Mais il est clair qu’entre ces deux périodes, il va y avoir une période compliquée, parce qu’on va moins gagner d’argent sur l’hiver et on va en gagner un tout petit peu plus sur l’été […]. Mais, tu vois, une résidence comme celle-là, on a un énorme chiffre d’affaires, on brasse beaucoup d’argent, mais on a aussi énormément de charges. Donc à la fin de l’année, la marge elle n’est pas si grosse que ça par rapport au volume que ça représente. Donc c’est un [équilibre] assez fragile, parce que si tu as une année, justement, où tu remplis un peu moins [la résidence] et que tu as des grosses charges, tu peux avoir une année où tu perds de l’argent. Donc si c’est seulement sur une année, ça va. Mais si c’est sur plusieurs années de suite, le modèle [économique] ne fonctionne plus.


Combien y a-t-il d’employés pendant la saison hivernale ? Est-il différent de la saison estivale ?

GERALD MALIGNON. Ce sont exactement les mêmes chiffres, mais ça peut varier sur les ailes de saisons. C’est-à-dire que quand on commence à noël, on est obligés d’avoir toute notre équipe, parce que noël et le jour de l’an, c’est deux énormes périodes dans la saison. […] Alors que quand on démarre au mois de juin, [...] ça va commencer plus doucement. […] On est très peu de personnel, on est entre six et huit maximum pour faire tourner toute la résidence. Il y a trois filles à l’accueil qui se relaient, pour faire les 35h d’accueil. […] Il y a un animateur, [auparavant] il n'était là que pour Juillet/Août, maintenant, je l’ai pour toute la saison. […] J’ai une personne [...] qui fait le ménage dans le bâtiment d’accueil tous les jours. On a Gaëtan qui s’occupe de l’entretien de la résidence (il faut arroser les fleurs, tondre la pelouse, etc.). […] Il y a moi, en direction et en accompagnement montagne, […] et je suis obligé d’être là, il faut un responsable sur le site, et depuis quelques années on a un barman, le soir. […] Donc voilà, on est huit personnes [toute la semaine] et après le dimanche, on a […] des femmes de ménages qu’on emploie, car d’un seul coup il y a beaucoup de ménage à faire.


Embauchez-vous les mêmes employés l’hiver et l’été ?

GERALD MALIGNON. C’est mieux pour nous de pouvoir fidéliser […] des saisonniers […] parce que tu n’as pas à reformer les gens sans arrêts. […] Mais c’est compliqué, justement parce que ce sont des boulots saisonniers. […] Pour l’accueil, on essaye de prendre des gens de la vallée. Les gens qui bossent avec nous en deux saisons, ça leur fait au moins huit mois d’activité dans l’année, et ça veut dire qu’ils ont quatre mois éventuellement dans l’année où ils peuvent toucher le chômage. […] Donc ces postes saisonniers on arrive plus ou moins à les garder. Après, suivant les postes, il y’en a qui sont moins faciles à garder longtemps, par exemple les animateurs qui doivent rester dans une moyenne d’âge […] autour de trente ans.


Aujourd’hui, sans la saison d’hiver, vous ne survivez pas ?

GERALD MALIGNON. On ne pourrait plus avoir autant d’employés, […] on est trois personnes à être en CDI, peut être qu'à terme, ces trois CDI seraient menacés. C’est-à-dire, que [les dirigeants] seraient obligés de nous dire « si vous voulez travailler avec nous, vous allez avoir un contrat seulement du 1er mai au 30 septembre ». Donc il faudrait que l’on trouve un autre travail en complément d’un travail qui serait, pour le coup, très saisonnier, et qui ne serait pas « quatre saisons ».


Vous êtes vous associés avec des associations ou des entreprises locales dans le cadre d’activités ou d’animations « quatre saisons » ?

GERALD MALIGNON. Si tu fais du « quatre saisons », tu es obligé d’être en partenariat avec eux, sinon c’est que tu ne fais pas du « quatre saisons ». […] Par exemple, quand on va visiter la ferme, c’est un partenariat, finalement : ils nous reçoivent avec nos adhérents sur place à la ferme, nos adhérents achètent le fromage et c’est un cercle vertueux, […] un échange de bons procédés. Nous ça fait découvrir la vallée, nos adhérents sont contents de rencontrer quelqu’un du pays et voir l’activité principale qui est la paysannerie et en échange, lui ça le fait travailler. On [est en colaboration avec] une association qui s’appelle « Les amis du Mont ». [Le Mont] est […] un tout petit hameau où il y a dix maisons, avec un patrimoine historique qui est très important, et [l'association] essaie de maintenir ce patrimoine et de le restaurer. On va leur donner une somme d’argent tous les ans […] et en échange ils nous invitent à tous les gros moments de la vie de ce hameau. […] On a aussi une association dans Samoëns qui s’appelle « Entraide et Solidarité », qui permet à des gens qui n’ont pas beaucoup d’argent de pouvoir trouver des objets d’occasion et pouvoir les utiliser chez eux. Donc nous avons décidé que tout ce qu’on devait renouveler dans la résidence, […] on va leur proposer.


Quelle garantie écologique pouvez-vous obtenir ?

GERALD MALIGNON. On veut obtenir […] le label « Clé Verte », qui est un label qui récompense, les campings, les résidences de vacances, les villages vacances, tous ceux qui ont une démarche environnementale. […] Ce sont les résidences qui font attention […] au niveau environnement : qualité de l’eau, gestion de l’eau, gestion des énergies, gestion des déchets, politique environnementale. Donc la personne qui est « sensible » à ces aspects environnementaux, quand il a le choix entre deux structures de vacances, peut-être qu’il va se dire […] « je vais plutôt aller là [où il y a un label] ». C’est un peu ça l’idée, mais quand on réfléchit bien […] on le fait plutôt parce qu’on est dans cette démarche là depuis le début.


Avez-vous observé un changement de clientèle sur les dernières années ?

GERALD MALIGNON. Sur la résidence, on a un public qui est assez fidèle, on retrouve pas mal de gens qui reviennent […] tous les ans [...] et c’est génial. Ça veut dire qu’on ne bosse pas trop mal, et en plus pour nous c’est vachement plus facile de travailler. […] Après, il y a une évolution de la société en général, donc il y a forcément une évolution des adhérents d’Arts & Vie. […] L’évolution que l’on constate dans la société actuelle, c’est que les gens sont de plus en plus individuels, ils veulent faire les choses plutôt seuls et pas en groupe. […] Donc on a de moins en moins d’activités de groupe qui fonctionnent, il y a cet individualisme, qui se met en place, et donc les gens veulent de moins en moins être avec les autres. […] Quand on propose un « quiz » apéro, une soirée particulière, une conférence, il y a très peu de gens qui viennent, parce qu’ils ont leur propre programme et qu'ils n’ont pas forcément envie d’être avec d’autres gens. Alors c’est un peu dommage, parce que quand tu viens sur une résidence Arts & Vie, c’est justement pour avoir cet apport de collectif. C’est ce qui fait que c’est la résidence, il faut l’accepter, des fois c’est un petit peu frustrant […], parce que souvent on organise des choses et on trouve qu’il n’y a pas assez de monde, et puis après quand tu prends un peu de recul, tu te dis « oui, mais c’est comme ça que la résidence fonctionne et  chacun est libre ». De toute façon, avec le peu de salariés que l’on a, si on avait 350 personnes qui venaient aux animations, on n’arriverait pas à gérer, il faudrait que l’on ait un autre fonctionnement, et  on ne pourrait pas tenir les mêmes prix.


Quels sont les projets futurs de la résidence ?

GERALD MALIGNON. Je pense qu’il va falloir que l’on fasse une grosse rénovation des bâtiments pour les faire évoluer et pour se remettre un petit peu au goût du jour. […] Environnementalement parlant, on arrive un peu à la limite, ce sont des bâtiments qui ont 40 ans, donc en termes d’isolation on n’est pas au top. [..] L’idée est intéressante pour tout le monde, et je pense que tous seraient prêts à aller dans ce sens. Maintenant, il y a la réalité financière et il y a la certitude financière. Si on devait refaire la résidence, ce sont des millions d’euros. […] Elle a été rénovée, déjà, entre 2013 et 2015, […] on a mis autour de 4 millions d’euros pour rénover la résidence, juste pour une rénovation sans […] grosses transformations. Donc ça veut dire que si on voulait aller vers une grosse rénovation, il faudrait engager beaucoup d’argent. Ça, ça va dépendre des dirigeants d’Arts & Vie, savoir de quels moyens ils disposent au niveau financier et où ils veulent mettre le curseur. Au niveau de la résidence, et à plus court terme, il y a aussi des choses qui se font. […] Déjà on a remis en place depuis l’année dernière la nuit en refuge pour les adolescents et ça c’est vraiment une volonté « politique ». Ce que je souhaite, c’est que les ados soient les futurs montagnards de demain. […] Il y a aussi des petites choses, qu’on met en place en randonnées et qui sont très appréciées : des départs tôt le matin ou tard le soir pour avoir des lever ou des couchers de soleil. […] J’ai l’impression qu’il faut se « forcer » à proposer des choses un peu décalées, c’est ce que les gens recherchent et puis [...] ça va être leur plus gros souvenir de vacances.

 Sources : Office de Tourisme de Samoëns, Cour des Comptes, Geoconfluences, gouv.fr, Wikipedia, France Info, Le Monde, France 24, Arte.